Interview de Sophie G. : “L’atelier, ça me gonfle”
Revenons sur le parcours de Sophie, pédicure-podologue à Nyons
Sophie, comment pratiquez-vous aujourd’hui ?
Je fais une part de mes semelles en classique et en thermo pour certains matériaux techniques. Pour certains patients, par exemple en cas de polyarthrose rhumatoïde ou pour la gériatrie, la technique que vous proposez me convient mieux. C’est génial. Parfois, je sais que les gens seront mieux avec vos semelles qu’avec les miennes.Et vos patients, sont-ils contents du résultat ?
Dans 90% des cas, les gens veulent reprendre exactement les mêmes semelles quand ils reviennent. C’est pratique, en un clic je recommande et c’est fait. Je peux tout faire depuis mon téléphone, je scanne les pieds du patients puis je remplis le plan d’appareillage.Aviez-vous des craintes avant de vous lancer en 3D?
J’ai toujours vu ça comme une technique complémentaire. Même si je sais qu’en France, beaucoup craignent la concurrence de la machine. Parfois, je vois sur les réseaux des gens dirent de semelles 3D : « ça c’est du tout fait ». Mais non en fait, c’est justement du sur mesure qu’on conçoit nous-mêmes et qui est ultra précis.” …du sur-mesure qu’on conçoit nous-mêmes et qui est ultra précis.”
Le principal pour moi, c’est que le patient soit content. On a un patient content et un peu moins de boulot, c’est bien non ?
Ah ça oui (rires). Et ce temps gagné, vous le consacrez à quoi?
J’ai décidé de prendre des vacances et j’ai augmenté ma plage de travail pour les soins. Je travaille moins. Par exemple, la semaine prochaine je pars en vacances. Je vais me faire livrer les semelles jeudi, vendredi je vais à l’atelier pour les recouvrir et du coup lundi tout est en place.
Je comprends, c’est ce qu’on essaye de mettre en avant. Prenez du temps pour vous, on a bien besoin dans le monde d’aujourd’hui…
Mais oui, j’ai un collègue qui fait ses semelles tous les soirs jusque 22 h. Je lui ai dit de passer à la délégation, mais il n’ose pas se lancer. J’ai une copine qui a arrêté de faire des semelles car elle est allergique au ponçage. Je lui ai dit, essaye chez Gespodo, en plus tu ne dois pas t’engager pour démarrer et plus de problème d’allergie du coup. Mais ils ont toujours peur de perdre de l’argent, de perdre la main sur leur conception. Alors qu’en fait c’est bien aussi de gagner du temps !
Pourquoi être passée au numérique?
Je voulais me libérer par rapport à l’atelier. L’atelier, ça me gonfle ! Là je ne dois plus être dans les odeurs de colle Néopren et mon travail est précis. On est des artisans, donc quand on fait nos semelles nous-mêmes, on n’est pas aussi précis.
” Le principal pour moi, c’est que le patient soit content. “
Eh oui, c’est parfois dur de déléguer…
C’est vrai, moi je voulais avoir des semelles qui ressemblaient à ce que je faisais déjà. Je voulais quelque chose que je pouvais retoucher au cas où. C’est pourquoi j’ai choisi de fonctionner avec vous et votre technologie de fraisage, car au besoin, je peux les remodifier en cours de traitement sans problème.